Octobre - nuit
Octobre, nuit, brume
Tu roules seule ;
Le brouillard est autour de toi
Comme une mer polaire,
Tes phares brise-glace
L’écartent un instant.
Devant toi une grotte jaune,
Derrière toi un mur rouge,
Dessus, sur les côtés, pèse la nuit.
Une ombre grandit, s’avance,
Devient arbre ou maison,
Arbre clos dans ses feuilles,
Maison repliée dans ses volets,
Rendus au néant dès ton passage.
Mais un pan se déchire ;
Suspendues à une masse sombre
- colline, nuage, oiseau monstre, qu’importe -
De longues écharpes lamées d’argent
Dévoilent la naissance du jour.
Brume à nouveau mais blanche, laiteuse.
Tu roules dans l’écume,
Tu longes des précipices qui n’étaient que prairies
Et ne peux retenir un cri de gratitude.
La brume se dissout, ne restent que flocons ouatés
Au flanc des coteaux.
Un dernier mur devant toi,
Lisse, dur, compact,
Qu’il te faudra franchir pour trouver,
Au-delà du miroir, dans un jaillissement de joie,
Octobre, soleil, matin,
Bonheur.
22/10/2016